Une poignée de secondes

Une poignée de secondes

À chaque instant, nous prenons une multitude de décisions. Certaines vont avoir plus d’impact que d’autres sur notre quotidien : la décision d’acheter une maison, de changer de travail, de fonder une famille, tandis que d’autres vont être plus bénignes et vont être opérées quasiment automatiquement : choisir une tasse à café plutôt qu’une autre le matin, s’asseoir à sa place préférée à table, choisir telle ou telle voie sur la route, etc…

Bref, chaque seconde, nous prenons des décisions et souvent sans nous en rendre compte. Après tout, pourquoi accorder de l’importance à ces choix que vous avez fait mille fois, par automatisme et qui n’ont à priori aucune conséquence?

Pourquoi?

Parce que parfois, il ne suffit que d’une poignée de secondes.

Une poignée de secondes et d’inattention, pour faire basculer des destins.

Dans les dernières 24 heures, deux cyclistes sont décédés dans des accidents de la route. L’un était un octogénaire de Sorel-Tracy, l’autre un jeune homme dans la trentaine se déplaçant à vélo sur le plateau Mont-Royal.

Dans les dernières 24 heures, deux vies ont basculées. Deux hommes. Deux fils, deux frères, deux amis, deux collègues, deux voisins, deux êtres humains qui n’avaient qu’en commun le fait se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

C’est la faute à pas d’chance… Fallait pas se trouver là à ce moment-là.

NON.

C’est le résultat d’une multitude de décisions que l’on prend quotidiennement, par habitude sans faire attention et qui sont gravées dans nos comportements, et qui parfois deviennent des mauvaises habitudes.

La décision de prendre sa voiture alors qu’on est un peu fatigué, qu’on a la tête prise par des soucis au travail ou parce qu’on est un peu en retard. La décision de tourner à droite au dernier moment parce qu’on était un peu dans lune, la décision de regarder son cellulaire une fraction de secondes parce qu’on est perdu et qu’on se souvient plus : c’est laquelle déjà la rue où il faut tourner? La décision de maintenir sa vitesse alors que la visibilité est mauvaise, qu’il y a du trafic, que c’est une rue passante. En temps normal, ces décisions-là n’ont aucun impact, aucune conséquence, et heureusement. Sauf que la rare fois où il va y avoir impact, si ça tombe sur un usager plus vulnérable, et bien il y a des grandes chances qu’il ne s’en sorte pas.

Soyons clairs, les conducteurs qui ont pris le volant ce jour-là n’ont jamais eu l’intention de percuter un cycliste. Il n’ont jamais pris la décision de mettre fin à une vie, et possiblement être traumatisés pour le reste de la leur. Parce que chaque conducteur d’auto est aussi un fils, un frère, un ami, un collègue, un voisin, bref un être humain.

Mais pourtant, le résultat est là. Deux cyclistes ont perdu la vie. À cause d’une collision avec un véhicule motorisé.

Vous savez ce qu’on dit, lorsque vous frôlez un cycliste en voiture, lui, il frôle la mort. Parce qu’un vélo face à une auto, ça ne fait pas le poids.

Alors, la foule de décisions que l’on prend lorsqu’on conduit une auto devraient être toutes prises consciemment. Circuler en voiture est une activité qui demande 100% de ses moyens et de son attention. On ne peut pas conduire à moitié. Soit on conduit, soit on ne conduit pas.

Il en est de même pour les autres usagers: en auto, en vélo ou à pieds, chaque décision a des conséquences. Le code de la sécurité routière est là pour concilier les besoins et les modes de fonctionnement de chacun, alors respectons-le, et respectons les autres.

Parce qu’il suffit d’une décision ou d’une distraction pour faire basculer le destin de quelqu’un.

Et d’une poignée de secondes pour prendre la mauvaise décision.